C’est a la sortie de l´aéroport, tout sale, pas rasé de
deux jours, l’énorme sac sur le dos, cherchant mon chemin, que j’ai senti le
fleuve m’embarquer. La douce sensation d’un flux attendu pendant des mois, fantasmé,
reformulé dans des rêves
nouveaux, pris dans des doutes incessants, qui m’emportait enfin. Tout s’était
bien passé, je n’avais pas rencontré les douaniers chiliens sourcilleux et
fouilleurs de fond de sacs qu’on m’avait promis, seulement des douanières
avenantes et souriantes, qui me disaient des trucs aimables dans une langue
inconnue, en me faisant signe d’avancer plus loin pour voir leurs collègues.
Il n’y a pas eu d’accident-spectacle ce jour-la, à l’aéroport.
Le soleil inondait tout d’une lumière blanche et fluide, un peu comme quand on
est mort et qu’on traverse le tunnel au
bout duquel on doit trouver la felicité, mais tout ca, c’est des
« on-dit ».
Du mini-van qui m’emportait vers le quartier de Ňuñoa, j’observais
les bords de la rivière défigurés par les dépôts d’ordures sauvages, et ponctués
sur l’autre rive de bidonvilles de bois et de tôles rouillées. Ces zones d'exclusion ont heureusement fortement diminué, ces 20 dernières années. Il resterait encore 20 % de chiliens vivant sous le seuil de pauvreté.
Sur un talus plus loin, il y avait des oiseaux, observant
le traffic routier : Parmi eux, un d’une espèce inconnue, je dirai un
genre de poulet a houppe, plus gros que les autres, noir et blanc, avec un gros
bec et un regard d’aigle, et je me suis demande ou il avait pu laisser sa
casquette et son sifflet. J’ai eu l’impression qu’il me regardait, et j’ai préféré
détourner le regard, de peur qu’il ne fasse irruption plus tard dans mes rêves pour y interroger les personnages qui les
peuplent. Je suis assez exigeant sur ce point : je n’aime pas qu’on
importune les acteurs de mes songes.
Arrivé au pied de l’immeuble, je suis accueilli par le
gardien, qui était au courant que devait se pointer un type mal rasé et parlant
deux-trois mots d’une langue complexe rappelant vaguement l’espagnol. Il me
pousse dans l’ascenseur, appuie sur le n°10, et s’en va en soupirant.
La porte de l’appartement est ouverte. Une petite dame
souriante apparait dans le cadre de lumière au bout du couloir. C’est Emma, mon
hôte. L’appart est grand, lumineux. Du balcon, on aperçoit la Cordillière des Anges. Je suis aux Andes.
Vue du balcon de l'appart d'Emma
Revue du même endroit, un peu plus tôt
Avantage du Chili n°1 : Ils ne manquent pas d’eau. Elle coule à torrents ininterrompus de la montagne. Il n’y a qu’à se baisser pour en cueillir.
Inconvénient du Chili n °1 : Ils ne manquent
pas d’eau. Du coup, ils n’ont pas d’idée de comment ca pourrait venir à manquer un jour. Les décharges d’ordures (qu’on
aperçoit de l’avion
juste avant l’aéroport) sont des
terrassements-enfouissements gigantesques sans protection du sol pour prévenir
des infiltrations.
Discrepo cordialmente.
RépondreSupprimerEl inconveniente No. 1 "shileno" es la falta de voluntad política para cambiar las normas que rigen hoy el manejo de la basura y reciclaje, los recursos no renovables y renovables naturales. Y estoy seguro que te darás cuenta de que en muchos lugares (más al Norte) hay más conciencia del agua en la población, pero no en los políticos. Llevamos años tratando de educar para mejorar estas cosa, pero educar a un "burrocrata" congresista pro-lobbista es díficil sin recurrir al palo y a la pala.
Ah. Nada como ver la cordillera. No olvides visitar el Cajón del Maipo, si puedes.