vendredi 21 février 2014

Y être enfin.


C’est a la sortie de l´aéroport, tout sale, pas rasé de deux jours, l’énorme sac sur le dos, cherchant mon chemin, que j’ai senti le fleuve m’embarquer. La douce sensation d’un flux attendu pendant des mois, fantasmé, reformulé dans des rêves nouveaux, pris dans des doutes incessants, qui m’emportait enfin. Tout s’était bien passé, je n’avais pas rencontré les douaniers chiliens sourcilleux et fouilleurs de fond de sacs qu’on m’avait promis, seulement des douanières avenantes et souriantes, qui me disaient des trucs aimables dans une langue inconnue, en me faisant signe d’avancer plus loin pour voir leurs collègues.

Il n’y a pas eu d’accident-spectacle ce jour-la, à l’aéroport. Le soleil inondait tout d’une lumière blanche et fluide, un peu comme quand on est mort et qu’on traverse le  tunnel au bout duquel on doit trouver la felicité, mais tout ca, c’est des « on-dit ».

Du mini-van qui m’emportait vers le quartier de Ňuñoa,  j’observais les bords de la rivière défigurés par les dépôts d’ordures sauvages, et ponctués sur l’autre rive de bidonvilles de bois et de tôles rouillées. Ces zones d'exclusion  ont heureusement fortement diminué, ces 20 dernières années. Il resterait encore 20 % de chiliens vivant sous le seuil de pauvreté.

Sur un talus plus loin, il y avait des oiseaux, observant le traffic routier : Parmi eux, un d’une espèce inconnue, je dirai un genre de poulet a houppe, plus gros que les autres, noir et blanc, avec un gros bec et un regard d’aigle, et je me suis demande ou il avait pu laisser sa casquette et son sifflet. J’ai eu l’impression qu’il me regardait, et j’ai préféré détourner le regard, de peur qu’il ne fasse irruption plus tard dans mes rêves pour y interroger les personnages qui les peuplent. Je suis assez exigeant sur ce point : je n’aime pas qu’on importune les acteurs de mes songes.

Arrivé au pied de l’immeuble, je suis accueilli par le gardien, qui était au courant que devait se pointer un type mal rasé et parlant deux-trois mots d’une langue complexe rappelant vaguement l’espagnol. Il me pousse dans l’ascenseur, appuie sur le n°10, et s’en va en soupirant.

La porte de l’appartement est ouverte. Une petite dame souriante apparait dans le cadre de lumière au bout du couloir. C’est Emma, mon hôte. L’appart est grand, lumineux. Du balcon, on aperçoit la Cordillière des Anges. Je suis aux Andes.





















Vue du balcon de l'appart d'Emma




















Revue du même endroit, un peu plus tôt




Avantage du Chili n°1  :  Ils ne manquent pas d’eau.  Elle coule à torrents ininterrompus de la montagne. Il n’y a qu’à se baisser pour en cueillir.

Inconvénient du Chili n °1 : Ils ne manquent pas d’eau. Du coup, ils n’ont pas d’idée de comment ca pourrait venir à manquer un jour. Les décharges d’ordures (qu’on aperçoit de l’avion juste avant l’aéroport) sont  des terrassements-enfouissements gigantesques sans protection du sol pour prévenir des infiltrations.


1 commentaire:

  1. Discrepo cordialmente.

    El inconveniente No. 1 "shileno" es la falta de voluntad política para cambiar las normas que rigen hoy el manejo de la basura y reciclaje, los recursos no renovables y renovables naturales. Y estoy seguro que te darás cuenta de que en muchos lugares (más al Norte) hay más conciencia del agua en la población, pero no en los políticos. Llevamos años tratando de educar para mejorar estas cosa, pero educar a un "burrocrata" congresista pro-lobbista es díficil sin recurrir al palo y a la pala.

    Ah. Nada como ver la cordillera. No olvides visitar el Cajón del Maipo, si puedes.

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