samedi 24 mai 2014

Adieu Bolson

Je prends le bus dans une demi-heure. Il fait très froid, à midi, le sol n'a pas encore dégelé. Je reviens vers l'été...








































































Il y a deux semaines, j'étais monté à pied, du centre-ville jusqu'à un endroit dans la montagne, appelé "Bosque tallado", qui est un lieu d'exposition de sculptures en bois, en pleine nature. Magnifique dans le soleil de fin d'après-midi.

Au-dessus, un refuge de montagne très accueillant avec une vue très superbe...
































Réponse à la devinette plus facile

En photo.



























































Un moment de pause dans le ramassage des feuilles...


On peut vivre sans avoir vu "Rivers and tides", documentaire sur le travail de Andy Goldsworthy, mais c'est une expérience qui peut se tenter...



mercredi 21 mai 2014

Bon ben,

les aventures de ce côté de l'Atlantique ne sont pas terminées tout à fait mais j'arrive quand même au bout du périple. J'ai le billet de bus en poche pour B Aires et zéro nostalgie du pays, pour répondre hier à une question d'Alberto, oui, je suis content de rentrer, mais surtout parce que mon congé n'est pas fini et que j'ai d'autres projets derrière...

Merci à tous ceux qui m'ont encouragé, soutenu, et lu...

J'ai encore le couteau de Pierre en poche, le lecteur MP3 de Pauline avec tous ses choix judicieux d'émissions enregistrées, je n'ai plus le guide d'espagnol d'Hélène, perdu trop tôt sur les pentes d'un volcan chilien, mais il m'avait bien servi, et je reviens avec tous les bouquins qu'Olivier a pu m'apporter à Pâques, je finis tranquillement Sépulvéda en bilingue... J'ai aussi utilisé diverses petites choses que les enfants de la classe m'avaient offertes à  mon départ.

Merci aussi à Felipe pour ses efforts à me faire démarrer l'apprentissage de l'espagnol, j'avais emporté avec moi ses fiches et on les a finies avec les enfants de Beto que ça amusait de me corriger...






















Vous êtes vraiment décevants á la devinette.



Pas un qui devine pourquoi j’ai pu me sentir ici, dans la chacra portes ouvertes comme Jèrôme de Aguilar, cité dans la fameuse évocation de la conquête du Mexique par Cortès et ses conquistapettes, écrite par Bartolomé Diaz, qui fit donc partie lui aussi de l‘expédition “victorieuse“, plus en tout cas que celle qui précéda, huit ans auparavant et qui fut exterminée par les Aztéques* sauf deux qui ne surent jamais pourquoi, dont le fameux Jérôme qui put adopter le mode de vie des natifs, apprendre leur langue et être séduit par leur culture au point de ne plus souhaiter du tout revoir quiconque de sa douce patrie jusqu’á ce que le gros et perfide Cortès le retrouve dans son pueblo d’indiens et l’utilise comme interprète avec les caciques locaux jusqu'au grand Montezuma, qu’il roulera dans la farine puis dans la poussière, ce dernier ayant fini mortellement blessé comme on dit dans les journaux, mais á l’époque y’en avait pas, on est au 16ème siècle, par un vulgaire jet de pierre tout bête, tu parles d’un trépas ridicule pour un empereur, et lá ce qui est rigolo, c’est que le Jérôme, c’est une thèse défendue par Carlos Fuentes dans un livre en bilingue qu’Olivier m’a apporté, qui s’appelle “les deux rives”, “las dos orillas” dans l’idiome, il aurait fait son possible lors des traductions d’entretiens de Cortès avec les indigents sans-gêne pour tenter d’avertir ces derniers du danger, voire tromper ouvertement celui qui, poussé par une immense cupidité et la soif de gloriole apportait le cheval, la peste, le choléra, et c’est pour ça que j’ai pu me sentir á certains moments comme le Jérôme, perdu dans sa tribu á essayer de comprendre les us, la langue des sauvages, et séduit par leurs moeurs, craignant de rencontrer des compatriotes si triotes il y a, c’était quand même pas bien difficile, mais puisque je vois que vous aimez les devinettes même si vous êtes mauvais, je vous en propose une plus facile :

¿ Quien podrá saber porque aveces me siento, juntando las hojas, como Andy Goldworthy ?

* On peut dire qu'ils n'étaient pas tendres (gag).
On peut même dire qu'ils étaient saignants (regag).

Moutons



Il y a comme une interrogation dans ce groupe de moutons figé. Il est oú, notre copain, le septième de la bande ?



















Bêêê, il est lá !













 

 





















On n'était que tous les deux, avec Beto, il fallait tenir les pattes du mouton pendant qu’il le saignait. Bof. Puis après, le maintenir pendant qu’il le dépeçait. Mais bon, j’assume ma carnivoritude.

Y’avait plus rien au frigo.




























Lá, il y a du “chinchulin”, de l’intestin grêle. Bien lavé, c’est un des premiers délices qu’on se fait griller au feu de bois.  


mardi 20 mai 2014

Retour á Salta



Puis après avoir quitté mon ami á la gare des bus de Salta, je repris le chemin du centre ville pour discuter avec des collégues grévistes. Ils occupaient la place centrale de la ville (Salta est une grande ville de 550 000 habitants, capitale de la provine de Salta) et faisaient grève depuís un mois pour les plus persévérants.  Il faut savoir que leurs salaires sont ridicules (entre 1800 et 4500 pesos mensuels, au cours officiel, diviser par dix pour avoir le compte en euros), ce qui explique facilement qu’ils aient refusé une augmentation de 40 % proposée par le gouverneur de la province… 40%, c’est seulement le rattrapage de l’inflation annuelle, donc ils exigeaient plus pour une vraie réévaluation des salaires (voir l‘article de Jessica sur son blog, cité plus haut, c‘est á dire plus bas…) J’ai rapidement pu discuter avec des groupes présents sur le campement et été invité á partager la soupe collective. Je suis resté un long moment avec Miriam Caceres, une enseignante en filière technique, qui m’a raconté le degré de démobilisation des élèves, les problèmes d’absentéisme, de traffics en tous genres, bref un quotidien pas facile. Ils n’étaient pas très nombreux sur place, l’essentiel des collègues étant en A.G. pour décider de la suite du mouvement (ils m‘ont parlé de 2000 personnes en réunion… Pas très étonnant, vu le monde qu’il y avaít dans la rue l’après-midi). Ce jour-lá, ils ont décidé de poursuivre le mouvement. J’ai eu des nouvelles récemment, par les noticias télévisées, le jour de la fin de la grève et de l’occupation de la place, il y a deux semaines environ, puis par Miriam qui m’a envoyé un mail me disant que le mouvement était bien suspendu mais que les négociations salariales continuaient.  *
































Et pendant le même temps, au même endroit paraissait un autre défilé, pour dénoncer l’impunité des responsables de disparitions de jeunes femmes essentiellement. Salta a cette sale réputation, un peu comme Ciudad Juarez au mexique (ville á la frontière des US oú des dizaines de jeunes femmes, employées dans les ateliers de confection de la ville, disparaissent avec semble t-il la complicité des autorités locales…). C’est ici que deux jeunes touristes françaises ont été tuées il y a deux ans, et la cause de leur mort reste un mystère… De fait, les actualités nationales evoquent régulièrement les disparitions et les procès de Salta.


















Après ça, elle a bien voulu me mener chez un coiffeur de son quartier, je voulais faire l’expérience, et j’en fus bien aise.

Auparavant, dans l’après-midi, j’avais visité le musée d’archéologie d’altitude, qui donne lui aussi sur la place centrale et qui est tout entier dédié á une découverte exceptionnelle, faite en 1999, au sommet du volcan Llullaillaco ( C‘est quand même á plus de 200 kilomètres de Salta) á plus de 6000 mètres d’altitude. Trois enfants, morts il y a 500 ans environ, ont été exhumés, dans un état de conservation incroyable. Les Incas pensaient que ces humains pourraient rejoindre les monde des dieux. Ils étaient sacrifiés, mais a priori, c’était un honneur pour eux d´être choisis pour cette mission.  C’étaient d’ailleurs des enfants de la noblesse.



























































Photos de photos, pas terribles, et en plus, j'ai pas demandé l'autorisation à leur auteur... Je suis vilain.

Le musée expose tout le matériel retrouvé auprès des corps, mais explique aussi tout le contexte. C’est une visiste passionnante et marquante. Il n’y a qu’une “momie” exposée á chaque fois par le musée. Un petit garçon de 7 ans, une petite fille “foudroyée” (son corps enterré a subi la foudre á un moment donné, pendant les 500 ans d’attente) ou une ado de 15 ans. Les objets qui les accompagnaient sont remarquables, il y a des statuettes en or, des vêtements, des tissus très fins aux motifs traditionnels incas.…
Ce ne sont pas les seuls enfants sacrifiés par les Incas. Il s’en est retrouvé d’autres, toujours en haute altitude, á d‘autres endroit de la Cordillière, dans la zone controlée par Cuzco (pas le commandant, la capitale inca…)



* A propos de l’actualité revendicative locale, on a aussi vu des reportages sur la grande manif estudiante de Santiago du Chili, il y a une dizaine de jours. Ils n‘ont pas lésiné, avec des coctails molotovs, il y a eu des blessés parmi les CRS chiliens et des arrestations bien sûr. Il s’agissait de rappeler la Présidente Bachelet á ses promesses de campagne concernant la gratuité du service public d’éducation… On vient d’en entendre reparler, la présidente annonce un plan pour l’éducation, mais je n’ai pas capté le contenu précis.