Mais ce n'était pas la première rencontre marquante.
Avant-hier, j'ai passé la journée sur un bateau promène-couillons,

Comme celui-ci.
je voulais voir les oiseaux de l'embouchure du rio Valdivia, mais au final, j'ai surtout bien observé Mathias et Cindy, deux jeunes de Santiago qui mangeaient à ma table (la virée consistait essentiellement en un repas, puis un tea time, quelques commentaires en chilien sur les environs, et deux escales dans des forts espagnols, derniers lieux récupérés par les chiliens lors de leur guerre d'indépendance contre l'Espagne, vers 1820).
On a passé la journée à bavarder tous les trois, en anglais avec Mathias et un peu en espagnol avec Cindy. Passionnant. Pour eux par exemple, Bachelet, la présidente socialiste récemment élue est une progressiste très très modérée. Ca me rappelait quelqu'un chez nous, mais qui...?
Ils ont tous les deux du sang Mapuche (les autochtones "indiens" du coin) dans leur généalogie. Ca ne leur fait rien. Ils n'en sont ni contents, ni mécontents. Ils disent que pour la plupart des gens au Chili, les descendants des Mapuches ont plutôt une image négative, un peu comme les gens du voyage chez nous. Généralement pauvres, ils se débrouillent en faisant mille petits métiers. Il y a en ce moment un procès de deux Mapuches qui auraient mis le feu à une ferme, incendie dans lequel deux personnes âgées ont péri. Cet acte fait partie, peut-être, de la longue liste des résistances opposées aux espagnols d'abord, puis aux chiliens, les Mapuches étant, parmi tous les peuples originaires du continent, ceux qui ont résisté le plus fermement aux colons européens. Ce fait divers renforce la défiance des non mapuches à leur égard.
Cindy et Mathias, qui ont pourtant un bon niveau de connaissances générales, ne savent rien de la culture des indiens. Quand je leur dis ce que j'ai vu au musée des cultures précolombiennes á Santiago, ils se disent "Tiens, il faudrait qu'on y aille..."
On a fini la journée dans un bar trés sympa, et on s'est séparés à la nuit, il n'y avait plus de bus, j'ai fait du stop pour les dix km qui me séparaient du camping (j'ai attendu 5 minutes...)
Je les retrouverai à Santiago, lors de ma remontée vers des Atacamas où il faut être armé, vous dirait mon copain Olivier...
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