samedi 10 mai 2014

Absence du français, présence des français



Dès que je suis arrivé á Santiago, il y a bientôt trois mois, c’est un fait qui s’est imposé dans le paysage urbain, et qui vaut pour l‘Argentine tambiennement. Le français en est absent. Même dans les publicités, les références sont hyper rares, seuls quelques magasins de fringues ou de chaussures ont des noms qui  nous empruntent.
L’anglais est un peu plus représenté mais guère mieux. La connaissance des langues étrangères en général n’est pas bien avancée. En dehors de commerçants qui en ont besoin (dans les hostels, les agences d’activités diverses et divers magasins…), peu de gens peuvent s’exprimer en anglais et quasi personne en français. Je peux citer une dame de l’office du tourisme de Bariloche comme un cas unique dans mon périple. Ici, á El Bolson, Roque qui est á l’école primaire, ne commencera l’anglais qu’au collège.
C’est très bien pour le voyageur qui prétendra retenir quelques notions de la langue locale. 

En revanche, le français est bien présent physiquement. En Argentine, on représente certainement le groupe le plus important en nombre parmi les jeunes  mochileros qui circulent de campings en hostels. Au Chili, je ne sais pas, j’ai l’impression que les frenchies sont moins nombreux. J’ai mis plusieurs jours, au début du voyage, avant de rencontrer un couple de français dans une gare de bus. 

Il y avait bien un stand français á la “fête des communautés et de la famille” que nous allâmes en famille avec Beto et les trois miochons, avant hier, dimanche, sous une pluie très consciencieuse, heureusement qu’on se tenait dans une sale défaite, dans ce petit bled de Lago Puelo, á une quinzaine de bornes de Bolson. L’objectif en était culturel et distraisant (treize ans et demi maximum). Les diverses communautés présentes dans la région viennent proposer des spécialités culinaires á manger et spectaculaires á regarder ou auditives á écouter, sous forme de bouffe, de musique ou de danse ou de deux ou des trois.
On a donc pu constater la présence de groupes représentant : l’Italie, l’Espagne (la communauté gallicienne est importante ici), l’Irlande, l’Ecosse, l’Ukraine, la Pologne ou la Russie (sur ce point, les avis divergent et dix verges, c’est énorme*), les pays voisins de l’Argentine , le Pérou, la Colombie, la Bolivie, le Brésil, le Chili, l’Uruguay , le Paraguay, et plus exotiques, l’Arabie, Israel et le Japon. Japon et Arabie sont peu representés ici d’après Beto. En revanche, les allemands et les yougoslaves (ils sont venus á l’époque de la Yougo) auraient pu être représentés, ils sont bien présents.  Curiosité locale, les Mapuches avaient leur stand aussi. Je ne sais si cela pouvait être vécu par eux comme une faveur d’être considérés comme une “nation” (le présentateur les annonce comme ça en tout cas) ou comme un affront d’être mis au rang des pays étrangers, dans la terre oú á juste titre, ils se sont toujours considérés comme les occupants premiers et légitimes… 
Toujours est-il que ceci nous permit de goûter une tarte au poireaux et des quiches au stand  de la France, de bonne tenue culinaire á mon goût, mieux que la prestation musicale supposée de chez nous, d’un prof de piano venu de Bariloche pour interpréter des morceaux classiques contemporains très bof, poursuivis de la prestation d’une danseuse á laquelle ne manquait que la tenue de petit rat pour être définitivement et intégralement ridicule. Heureusement, ce dernier ne tutue pas.  C’était sans doute une forme de représentation de la culture française assez bien partagée dans l’imaginaire collectif de mes hôtes argentins.
Moi, ce que j’ai le mieux préféré, ce sont les musiques des Andes boliviennes, tout á fait magnifiques et qui me renvoyirent á des temps outrepassés que je m’en enivrais grandement avant que l’Anjou rouge ne prit la relève.

 
* Merci Desproges



















Les Mapuches sont toujours là... 



















Chez la France

































Bon, en même temps, c'était folklorique...


















Au retour, ça dort derrière...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire