le lecteur qui ne se laisse nullement bercer
par le temps qui passe comme une vache, * aura perçu qu’on l’avait
floué dans la somme d’épisodes vécus trépidemment par votre narrateur, á savoir
qu’entre la visite d’une mission jésuitique chez l’Ignace et le séjour á la
noix chez les Bolsotiques, il y eut :
- Une équipée sauvage moins rocam que bolesque á
travers des territoires infestés de paraguyens dans des transports très
au dessous du commun, pour mirer une autre excavation du passé, presque seuls, avec le silence en bandoulière
et mon collègue
et néanmoins ami á quelques encablures. Mission jésuitique de Trinidad, près
de la ville paraguyenne d’Encarnación.
- Après un repassage sans
faux pli á Posadas,
traversité jusque Salta, oú des collègues
bien remontés (on est au nord) nous attendaient pour nous montrer leur courroux
et leurs cheveux noirs. Déjá, ils gagnent une misère, comme aux
cartes quand on n’a pas d’atout, mais de
surplus, ils subissent une inflation galopante comme une vache * qui les
apauvrit comme si y’avait besoin et leur broute les choux gras. Woodstock place
centrale et défilés en pagaille gaie.
Parenthèse obscurantiste : observée du bus, une procession religieuse avec chariots et gauchos à cheval...
Les enseignants de Salta font dans le multipolylinglotisme.
- Un
passage dans la cathédrale de Salta, oú nous dégustâmes quelques pâtenôtres de
saison, sur lesquels, sans la connexion avec le bon dieu des réseaux, on ne
saurait coller correctement les circonflexes, en ricanant de leurs inscriptions
fragmentaires moquistes de Sa grasse, faudrait savoir si on lui lèche
les panards ou si on se fout de sa gueule, ou alors les deux,
sans compter qu’á deux jets de grenades
lacrymogènes
de lá, dans un parc tout ce qu’il y a de public, figuraient des symboles de la
vie dans le péché, c’est á dire heureuse, enfin, après deux mille
ans de leurs conneries comme des vaches. **
Place forte maya à Tilcara.
De curieuses effigies sur le toit des maisons...
- Puis le spectacle mirifiant des rochers
multicolores de la quebrada de Humahuaca, á vos souhaits.
- Un dépassement d’honoraires de l’altimètre
en ticheurte et de toute simplicité. Col de Potrerillos.
- Des étendues salées sans cochonnerie, ce qui équivaut
un paradoxe car d’un blanc á couper au couteau.
Salinas Grandes.
- Un arrêt dans une gargote á conserver au
Panthéon , s’il s’en trouvait pour ranger
les os des gargotes, oú fûmes servis d’un bife de lama pour une bouchée
de pan, con el vino, mémorisable.
- Des compliments aux piments que l’on vit á
Catchi.
- Un adieu provisoire,
et quelques autres entrevagues dans un Salta zébré
de manifestants divers, mais l’automne se fait tard, en solo qui plus est.
* Dans ce cas, puis dans ce recas, traduire “comme
une vache” par “vite”, bien que la pansue bovine soit peu appropriée pour
figurer l’idée de vitesse.
** Lá, on ne peut pas traduire par “vite” , le
lecteur choisira lui même, assongré, de qué qui va.
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